“Artificial Arcadia : Measured and adjustable(?) landscapes” est une œuvre d'art qui représentait la Suisse (au travers de Pro Helvetia) à la "Prague Quadrennial of Performance Design and Space 2019" (PQ19), dans le cadre de l'exposition des pays et des régions.

Cette installation interactive et pluridisciplinaire est le fruit d'une collaboration entre Fragmentin et KOSMOS architectes. "Artificial Arcadia" nous invite à considérer comment le paysage contemporain entremêle le naturel, l'artificiel et le numérique. À cet égard, elle remet en question nos idées existantes (et véhiculée aux touristes) sur la beauté naturelle "intacte" ou "pure" des paysages naturels d’aujourd’hui

L'œuvre s'inspire de l'esthétique des infrastructures suisses en montagne- par exemple des "bauprofile/gabarits d'architecture": dispositifs politiques indiquant l'emplacement prévu d'un futur bâtiment ou des couvertures de survie blanches placées sur le glacier du Rhône pour aider à ralentir sa fonte. Elles illustrent comment la technologie est utilisée dans toute la Suisse pour maintenir son célèbre paysage alpin.

Grâce à une grille de 5×5 "bauprofile" motorisés qui peuvent se déplacer et se positionner à différentes hauteurs, l'œuvre est capable de représenter une grande variété de terrains enneigés.

Le logiciel de l’installation opère toutes les 5 minutes et choisis au hasard une nouvelle zone de 1 km2 des Alpes (tirée des données de Swiss Topo) puis la retranscrit sur l’écran et à travers la surface en textile de 4x4m pour créer de nouveaux morceaux de paysages glaciaires. Les visiteurs - ou touristes - sont ensuite invités à entrer dans l'espace. Leur température corporelle et leurs mouvements sont enregistrés et impactent direct la hauteur des “bauprofiles” et donc la forme et la fonte de ce paysage artificiel. 

Simultanément, une projection en temps réel de la numérisation complète de la scène - la carte du niveau de la neige, la carte thermique du mouvement des visiteurs, les millimètres de neige affichés sur de petits écrans LCD - est utilisée comme un moyen métaphorique de sensibiliser à l'impact - parfois inaperçu - et aux modifications que les personnes et les infrastructures peuvent provoquer sur les environnements naturels.

“Artificial Arcadia”, démontre donc comment le local est transcendé par le global. La mise en évidence d'aspects spécifiques du paysage suisse introduit des questions théoriques sur le changement climatique, la technologie et la nature, applicables à la planète entière.